Religionskritik

Antiklerikale Karikaturen und Satiren XIX:

Grandville (1803 - 1847)


kompiliert und herausgegeben von Alois Payer

(payer@payer.de)


Zitierweise / cite as:

Antiklerikale Karikaturen und Satiren XIX: Grandville (1803 - 1847)  / kompiliert und hrsg. von Alois Payer. -- Fassung vom 2004-09-16. -- URL:  http://www.payer.de/religionskritik/karikaturen19.htm  

Erstmals publiziert: 2004-05-06

Überarbeitungen: 2004-09-16 [Ergänzungen]; 2004-05-19 [Ergänzungen]

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Dieser Text ist Teil der Abteilung Religionskritik  von Tüpfli's Global Village Library



Abb.: Selbstbildnis Grandvilles

"Grandville, eigentlich Jean Ignace Isidore Gérard (* 3. September 1803 in Nancy, † 17. März 1847 in Vanves bei Paris), war ein französischer Zeichner, Buchillustrator und Karikaturist. Berühmt wurde er vor allem durch seine zeitkritischen, skurrilen Zeichnungen, in denen er Menschen als Tiere darstellte.

Grandville trat als 20jähriger in das Pariser Atelier von Hippolite Lecomte ein, um Miniaturmalerei zu studieren, wandte sich aber bald von der Malerei ab und beschäftigte sich stattdessen ausgiebig mit der Lithographie. Er wurde 1828 mit einer Folge von 70 humoristischen Sittenbildern bekannt, die er als Farblithographien unter dem Titel Les métamorphoses du jour veröffentlichte und auf denen Menschen mit Tierköpfen abgebildet waren. Eine ähnliche Folge von satirischen Blättern erschien 1841-42 unter dem Titel Animaux parlants.

Hierbei handelte es sich um eine originelle Persiflage menschlichen geselligen Beisammenseins. Nach der Julirevolution wurde Grandville zusammen mit Alexandre-Gabriel Decamps und Honoré Daumier die Seele der satirischen Zeitschriften La Caricature und Le Charivari. Blätter wie Convoi de la llberté, Basse cour oder Mât de cocagne sind als treffende Dokumente des damaligen politischen Lebens und der Kulturgeschichte von hohem Wert. Als die Septembergesetze der politischen Karikatur ein Ende machten, wandte sich Grandville wieder satirischen Darstellungen zu, die ohne bitteren Hohn die Unzulänglichkeiten und Torheiten des Lebens geißeln. Er schuf Zeichnungen zu Prachtausgaben von Pierre Jean de Bérangers Gedichten, Lafontaines und Florians Fabeln, Robinson Crusoes Abenteuern, Gullivers Reisen, Victor Hugos Leben Napoleons, Reybauds Jéróme Paturot sowie zu mehreren illustrierten Werken, z.B. Un autre monde (1843), Les petites misères de la vle humaine (1841-42), Les cent proverbes (1844) oder Les fieurs animées."

[Quelle: http://www.net-lexikon.de/Grandville.html. -- Zugriff am 2004-05-06]

Umfassende Werkausgabe:

Grandville <1803 - 1847>: Das gesamte Werk / Einleitung von Gottfried Sello. -- München : Rogner und Bernhard, 1969. -- 2 Bde. : 1630 S. : vorwiegend Ill.


Abb.: Rede der Spinnraupe über das zukünftige Leben (aus: Die Verwandlung der Schmetterlingsraupe)  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Le Magasin pittoresque. -- Heft 8, 1841



Abb.: Am Sterbebett  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Les Métamorphoses du Jour. -- 1829



Abb.: Die Prozession der Käfer  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Les Métamorphoses du Jour. -- 1829



Abb.: Mon curé - Mein Pfarrer  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: MON CURÉ. Melodie: Un chanoine de l'Auxerrois.

Le curé de notre hameau
S'empresse à vider son tonneau,
Pour quand viendra l'automne.
Bénissant Dieu de ses présents,
A sa nièce, enfant de seize ans,
Il dit parfois : Mignonne,
Cache-moi bien ce qu'on fera;
Le diable aura ce qu'il pourra,
Eh! zon,zon, zon,
Baise-moi, Suzon,
Et ne damnons personne.

Fait pour chasser les loups gloutons,
Dois-je essayer sur les moutons
Si ma houlette est bonne?
Non, mais à mon troupeau je dis :
La paix est un vrai paradis
Qu'ici-bas l'on se donne.
Surtout j'ai soin, tant qu'il se peut,
De ne prêcher que lorsqu'il pleut.
Eh ! zon, zon zon,
Baise-moi, Suzon,
Et ne damnons personne.

Les dimanches, point ne défends
La joie à ces pauvres enfants ;
J'aime alors qu'on s'en donne.
Du chœur, où seul je suis souvent,
Je les entends rire en buvant
Chez la mère Simone ;
Ou j'y cours même, s'il le faut,
Les prier de chanter moins haut.
Eh!zon,zon, zon,
Baise-moi, Suzon,
Et ne damnons personne.

Sans jamais en rien publier,
Je vois s'enfler le tablier
De plus d'une friponne.
S'épouse-t-on six mois trop tard ;
Faut-il baptiser un bâtard ;
C'est le ciel qui l'ordonne.
Les plaintes fort peu me siéraient ;
Le ciel et Suzon en riraient.
Eh ! zon, zon, zon,
Baise-moi, Suzon,
Et ne damnons personne.

Notre maire, un peu mécréant,
A maint sermon répond : Néant.
Mais que Dieu lui pardonne !
Depuis qu'à sa table il m'admet,
J'ai su qu'à deux mains il semait,
Sans bruit faisant l'aumône ;
Or la grâce ne peut faillir :
Puisqu'il sème, il doit recueillir.
Eh! zon, zon,zon,
Baise-moi, Suzon,
Et ne damnons personne.

Je préside à tous les banquets,
A. ma fête j'ai des bouquets,
Et l'on remplit ma tonne.
Mon évêque, triste et bigot,
Prétend que je sens le fagot ;
Mais pour qu'un jour, mignonne,
J'aille où les anges font leurs nids,
Revoir tous ceux que j'ai bénis,
Eh!zon, zon, zon,
Baise-moi, Suzon,
Et ne damnons personne.

Text: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Oeuvres complètes illustrées par Grandville. --
Paris : Fournier, 1840. -- S. 81 - 83

Zu Béranger:


Abb.: P.-J. de Béranger

"Béranger, Pierre-Jean de, französischer Lyriker, 19. 8. 1780 Paris - 16. 7. 1857 Paris, Sohn eines armen Handwerkers; Kellner, Schriftsetzer, 1900-21 Sekretär an der Sorbonne. Protegiert von Lucian Bonaparte. Veröffentlichte nach unpolitischen Liedern des Anfangs mit großem Erfolg politische Chansons, deren Beliebtheit dadurch wuchs, dass Béranger 1821 und 1828 deswegen zu Gefängnisstrafen verurteilt wurde. 1848 Abgeordneter. Lehnte unter Louis Philippe öffentliche Ämter ab. Erhielt von Napoleon III. ein Staatsbegräbnis. - Populärster franz. Liederdichter des 19. Jh. Verstand mit sentimentalen, reimgewandten, bisweilen rührenden, manchmal auch ausschweifenden Liedern die Pariser Bourgeoisie unmittelbar anzusprechen. In Opposition gegen die Restauration hielt er die Erinnerung an Napoleon I. als Volksheld wach. Béranger ist maßgeblich beteiligt an der Schaffung der Napoleonlegende. Ein Teil seines Werks ging verloren."

[Quelle: Lexikon der Weltliteratur / unter Mitarb. zahlr. Fachgelehrter hrsg. von Gero von Wilpert. -- Stuttgart : Kröner, 1988ff. -- s.v.]

J. W. Goethe <1749 - 1832> über Béranger (1827):

"Nehmen Sie dagegen Béranger. Er ist der Sohn armer Eltern, der Abkömmling eines armen Schneiders, dann armer Buchdruckerlehrling, dann mit kleinem Gehalt angestellt in irgendeinem Bureau, er hat nie eine gelehrte Schule, nie eine Universität besucht, und doch sind seine Lieder so voll reifer Bildung, so voll Grazie, so voll Geist und feinster Ironie und von einer solchen Kunstvollendung und meisterhaften Behandlung der Sprache, daß er nicht bloß die Bewunderung von Frankreich, sondern des ganzen gebildeten Europas ist.

Denken Sie sich aber diesen selben Béranger, anstatt in Paris geboren und in dieser Weltstadt herangekommen, als den Sohn eines armen Schneiders zu Jena oder Weimar, und lassen Sie ihn seine Laufbahn an gedachten kleinen Orten gleich kümmerlich fortsetzen, und fragen Sie sich, welcher Früchte dieser selbe Baum, in einem solchen Boden und in einer solchen Atmosphäre aufgewachsen, wohl würde getragen haben."

[Eckermann, Johann Peter <1792 - 1854>: Gespräche mit Goethe in den letzten Jahren seines Lebens. -- 3. Teil: Friedrich. Sorets <1795-1865> Gespräche mit Goethe in Eckermanns Bearbeitung. --1847. -- Gespräch vom 1827-05-03. -- Online: http://gutenberg.spiegel.de/eckerman/gesprche/gsp3058.htm. -- Zugriff am 2004-05-19]


Abb.: Le bedeau - der Mesner (Kirchendiener)  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: LE BEDEAU. -- Melodie: Sens devant derrière, sens dessus dessous.

Pauvre bedeau ! métier d'enfer !
La grand'messe aujourd'hui me damne.
Pour me régaler du plus cher,
Au beau coin m'attend dame Jeanne.
Voici l'heure du rendez-vous ;
Mais nos prêtres s'endorment tous.
Ah ! maudit soit notre curé !
Je vais, sacristie !
Manquer la partie.
Jeanne est prête et le vin tiré.
Ite, missa est, monsieur le curé!

Nos enfants de chœur, j'en réponds,
Devinent ce qui me tracasse.
Dépêchez-vous, petits fripons,
Ou vous aurez des coups de masse.
Chantres, c'est du vin à dix sous :
Chantez pour moi comme pour vous.
Mais maudit soit notre curé !
Je vais, sacristie !
Manquer la partie.
Jeanne est prête et le vin tiré.
Ite, missa est, monsieur le curé !

Notre Suisse, allongez le pas;
' Surtout faites ranger ces dames.
La quête ne finira pas :
Le vicaire lorgne les femmes.
Ah ! si la gentille Babet
Pour se confesser l'attendait !
Mais maudit soit notre curé !
Je vais, sacristie !
Manquer la partie.
Jeanne est prête et le vin tiré.
Ite, missa est, monsieur le curé !

Curé, songez à la Saint-Leu :
Ce jour-là vous dîniez en ville.
Quel train vous nous meniez, morbleu !
On passa presque l'Evangile.
En faveur de votre bedeau,
Sautez la moitié du Credo.
Mais maudit soit notre curé !
Je vais, sacristie!
Manquer la partie.
Jeanne est prête et le vin tiré.
Ite, missa est, monsieur le curé!

Abb. und Text: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Oeuvres complètes illustrées par Grandville. --
Paris : Fournier, 1840. -- S. 102 - 103


Abb.: Les deux soeurs de charité - die zwei barmherzigen Schwestern  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: LES DEUX SOEURS DE CHARITÉ. -- Air de la Treille de sincérité.

Dieu lui-même
Ordonne qu'on aime.
Je vous le dis, en vérité :
Sauvez-vous par la charité, (bis.)

Vierge défunte, une sœur grise,
Aux portes des deux rencontra
Une beauté leste et bien mise
Qu'on regrettait à l'Opéra, (bis.)
Toutes deux, dignes de louanges,
Arrivaient après d'heureux jours,
L'une sur les ailes des anges,
L'autre dans les bras des Amours.

Dieu lui-même
Ordonne qu'on aime.
Je vous le dis, en vérité :
Sauvez-vous par la charité.

Là-haut, saint Pierre en sentinelle,
Après un Ave pour la sœur,
Dit à l'actrice : On peut, ma belle,
Entrez chez nous sans confesseur.
Elle s'écrie : Ah ! quoique bonne,
Mon corps à peine est inhumé !
Mais qu'à mon curé Dieu pardonne !
Hélas ! il n'a jamais aimé.

Dieu lui-même
Ordonne qu'on aime.
Je vous le dis, en vérité :
Sauvez-vous par la charité.

Dans les palais et sous le chaume,
Moi, dit la sœur, j'ai de mes mains
Distillé le miel et le baume
Sur les souffrances des humains.
Moi, qui subjuguais la puissance,
Dit l'actrice, j'ai bien des fois
Fait savourer à l'indigence
La coupe où s'enivraient les rois.

Dieu lui-même
Ordonne qu'on aime.
Je vous le dis, en vérité :
Sauvez-vous par la charité.

Oui, reprend la sainte colombe,
Mieux qu'un ministre des autels,
A descendre en paix dans la tombe
Ma voix préparait les mortels.
Offrant à ceux qui m'ont suivie,
Dit la nymphe, une douce erreur,
Moi, je faisais chérir la vie :
Le plaisir fait croire au bonheur.

Dieu lui-même
Ordonne qu'on aime.
Je vous le dis en vérité :
Sauvez-vous par la charité.

Aux bons cœurs, ajoute la nonne,
Quand mes prières s'adressaient,
Du riche je portais l'aumône
Aux pauvres qui me bénissaient,
Moi, dit l'autre, par la détresse
Voyant l'honnête homme abattu,
Avec le prix d'une caresse,
Cent fois j'ai sauvé la vertu.

Dieu lui-même
Ordonne qu'on aime.
Je vous le dis, en vérité :
Sauvez-vous par la charité.

Entrez, entrez, ô tendres femmes!
Répond le portier des élus :
La charité remplit vos âmes ;
Mon Dieu n'exige rien de plus.
On est admis dans son empire,
Pourvu qu'on ait séché des pleurs,
Sous la couronne du martyre,
Ou sous des couronnes de fleurs.

Dieu lui-même
Ordonne qu'on aime.
Je vous le dis en vérité :
Sauvez-vous par la charité.

Abb. und Text: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Oeuvres complètes illustrées par Grandville. --
Paris : Fournier, 1840. -- S. 122 - 124


Abb.: Les capucins - die Kapuziner  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: LES CAPUCINS. -- Air : Feut d'le vertu, pas trop n'en faut.

Bénis soient la Vierge et les saints :
On rétablit les capucins ! (bis)

Moi, qui fus capucin indigne,
Je vais, ma petite Fanchon,
Du Seigneur vendanger la vigne,
En reprenant le capuchon.

Bénis soient la Vierge et les saints :
On rétablit les capucins !

Fanchon, pour vaincre par surprise
Les philosophes trop nombreux,
Qu'en vrais cosaques de l'église,
Les capucins marchent contre eux.

Bénis soient la Vierge et les saints ;
On rétablit les capucins !

La faim désole nos provinces ;
Mais la piété l'en bannit.
Chaque fête, grâce à nos princes,
On peut vivre de pain bénit.

Bénis soient la Vierge et les saints :
On rétablit les capucins !

L'église est l'asile des cuistres;
Biais les rois en sont les piliers :
Et bientôt le banc des ministres
Sera le banc des marguilliers.

Bénis soient la Vierge et les saints :
On rétablit les capucins !

Pour tâter de l'agneau sans taches,
Nos soldats courent s'attabler ;
Et devant certaines moustaches
On dit qu'on a vu Dieu trembler.

Bénis soient la Vierge et les saints :
On rétablit les capucins !

Nos missionnaires font rendre
Aux bonnes gens les biens de Dieu :
Ils marchent tout couverts de cendre :
C'est ainsi qu'on couvre le feu.

Bénis soient la Vierge et les saints :
On rétablit les capucins !

Fais-toi dévote aussi, Fanchette :
Vas, il n'est pas de sot métier.
Mais qu'avec nous deux, en cachette,
Le diable crache au bénitier.

Bénis soient la Vierge et les saints :
On rétablit les capucins !

Abb. und Text: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Oeuvres complètes illustrées par Grandville. --
Paris : Fournier, 1840. -- S. 149 - 151


Abb.: Les clefs du paradis - die Schlüssel zum Paradies  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: LES CLEFS DU PARADIS = die Schlüssel zum Paradies. -- Melodie: A coups d'pied, à coups d'poing


Abb.: Melodie zu "Die Schlüssel zum Paradies"

Saint Pierre perdit l'autre jour
Les clefs du céleste séjour.
(L'histoire est vraiment singulière!)
C'est Margot qui, passant par là,
Dans son gousset les lui vola.

«Je vais, Margot,
«Passer pour un nigaud;
«Rendez-moi mes clefs», disait saint Pierre.

Margoton, sans perdre de temps,
Ouvre le ciel à deux battants.
(L'histoire est vraiment singulière !)
Dévots fieffés, pécheurs maudits,
Entrent ensemble au paradis.

«Je vais, Margot,
«Passer pour un nigaud;
«Rendez-moi mes clefs», disait saint Pierre.

On voit arriver en chantant
Un turc, un juif, un protestant;
(L'histoire est vraiment singulière!)
Puis un pape, l'honneur du corps,
Qui, sans Margot, restait dehors.

«Je vais, Margot,
«Passer pour un nigaud;
«Rendez-moi mes clefs», disait saint Pierre.

Des jésuites, que Margoton
Voit à regret dans ce canton,
(L'histoire est vraiment singulière !)
Sans bruit, à force d'avancer,
Près des anges vont se placer.

«Je vais, Margot,
«Passer pour un nigaud;
«Rendez-moi mes clefs», disait saint Pierre.

En vain un fou crie, en entrant,
Que Dieu doit être intolérant;
(L'histoire est vraiment singulière!)
Satan lui-même est bienvenu :
La belle en fait un saint cornu.

«Je vais, Margot,
«Passer pour un nigaud;
«Rendez-moi mes clefs», disait saint Pierre.
Dieu, qui pardonne à Lucifer,
Par décret supprime l'enfer.
(L'histoire est vraiment singulière!)
La douceur va tout convertir :
On n'aura personne à rôtir.

«Je vais, Margot,
«Passer pour un nigaud;
«Rendez-moi mes clefs», disait saint Pierre.

Le paradis devient gaillard,
Et Pierre en veut avoir sa part.
(L'histoire est vraiment singulière !)
Pour venger ceux qu'il a damnés,
On lui ferme la porte au nez.

«Je vais, Margot,
«Passer pour un nigaud;
«Rendez-moi mes clefs», disait saint Pierre.

Sankt Petrus fluchte. - Er verlor
Das Schlüsselbund zum Himmelstor.
(Unglaublich! Komisch ohne Zweifel!)
Margot, die grad' des Weges ging,
Barg sie in ihrem Busen flink.

„Mein Schlüsselbund!
Oh, mein Schlüsselbund!
Einen Trottel nennt mich jetzt der Teufel!"

Margot verlor nicht lange Zeit,
Riss auf das Tor sperrangelweit.
(Unglaublich! Komisch ohne Zweifel!)
Erzsünder drängten sich zugleich
Mit Frömmlern rein ins Himmelreich.

„Mein Schlüsselbund!
Oh, mein Schlüsselbund!
Einen Trottel nennt mich jetzt der Teufel!"

Frohlockend kamen angerannt
Ein Türk, ein Jud, ein Protestant.
(Unglaublich! Komisch ohne Zweifel!)
Ein Papst sogar, ein Musterstück,
Auch er - dank Margot - hatte Glück!

„Mein Schlüsselbund!
Oh, mein Schlüsselbund!
Einen Trottel nennt mich jetzt der Teufel!"

Die Jesuiten, diese Herrn,
Sah Margot allerdings nicht gern.
(Unglaublich! Komisch ohne Zweifel!)
Sie saßen, eh's zu hindern war,
Schon mitten in der Engel Schar.

„Mein Schlüsselbund!
Oh, mein Schlüsselbund!
Einen Trottel nennt mich jetzt der Teufel!"

Ein Dummkopf brüllte: Welche Schand!
Warum ist Gott so tolerant !
(Unglaublich! Komisch ohne Zweifel!)
Als Satan kam, rief Margot prompt:
Ha! Ein gehörnter Heiliger kommt!

„Mein Schlüsselbund!
Oh, mein Schlüsselbund!
Einen Trottel nennt mich jetzt der Teufel!"

Pardon der Herrgott Satan gab,
Die Hölle schaffte er gleich ab.
(Unglaublich! Komisch ohne Zweifel!)
Mit Güte wird bekehrt hinfort,
Kein Ketzer auf dem Rost mehr schmort.

„Mein Schlüsselbund!
Oh, mein Schlüsselbund!
Einen Trottel nennt mich jetzt der Teufel!"

Im Himmel herrschte eitel Freud,
Sankt Petrus stand voll bittrem Neid.
(Unglaublich! Komisch ohne Zweifel!)
Aus Rache schlug doch ein Filou
Die Tür ihm vor der Nase zu.

 „Mein Schlüsselbund!
Oh, mein Schlüsselbund!
Einen Trottel nennt mich jetzt der Teufel!"

Text und Deutsche Übersetzung von Martin Remané. -- In: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Lieb war der König, oh-la-la! : satirische und patriotische Chansons / von Pierre-Jean de Béranger. Übertr. von Martin Remané. -- Berlin : Rütten und Loening, 1981. -- 267 S. : Ill.  -- S. 118 - 121


Abb.: Les msissionaires - die Missionare  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>:  Les msissionaires - die Missionare. -- 1819. -- Air : Le cœur à la danse, ets.

Satan dit un jour à ses pairs :
On en veut à nos hordes ;
C'est en éclairant l'univers
Qu'on éteint les discordes.
Par brevet d'invention
J'ordonne une mission.

En vendant des prières, :
Vite soufflons, soufflons, morbleu !
Eteignons les lumières
Et rallumons le feu. (bis)

Exploitons, en diables cafards,
Hameau, ville et banlieue.
D'Ignace imitons les renards,
Cachons bien notre queue.
Au nom du Père et du Fils,
Cagnons sur les crucifix.

En vendant des prières,
Vite soufflons, soufflons, morbleu !
Eteignons les lumières
Et rallumons le feu.

Que de miracles on va voir
Si le ciel ne s'en môle !
Sur des biens qu'on voudrait ravoir
'aisons tomber la grêle,
Publions que Jésus-Christ
Par la poste nous écrit .

En vendant des prières,
Vile souillons, soufflons, morbleu !
Éteignons les lumières
Et rallumons le feu.

Chassons les autres baladins :
Divisons les familles.
En jetant la pierre aux mondains,
Perdons femmes et filles.
Que, le beau sexe enflammé
Nous chante un Asperges me.

En vendant des prières,
Vite soufflons, soufflons, morbleu !
Éteignons les lumières
Et rallumons le feu.

Par Ravaillac et Jean Châtel,
Plaçons dans chaque prône,
Non point le trône sur l'autel,
Mais l'autel sur le trône.
Comme aux bons temps féodaux,
Que les rois soient nos bedeaux.

En vendant des prières,
Vite soufflons, soufflons, morbleu !
Éteignons les lumières
Et rallumons le feu.

L'Intolérance, front levé,
Reprendra son allure :
Les protestants n'ont point trouvé
D'onguent pour la brûlure.
Les philosophes aussi
Déjà sentent le roussi.

En vendant des prières,
Vite soufflons, soufflons, morbleu !
Éteignons les lumières
Et rallumons le feu.

Le diable, après ce mandement,
Vient convertir la France.
Guerre au nouvel enseignement,
Et gloire à l'ignorance !
Le jour fuit, et les cagots
Dansent autour des fagots.

En vendant des prières,
Vite soufflons, soufflons, morbleu !
Éteignons les lumières
Et rallumons le feu.

Abb. und Text: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Oeuvres complètes illustrées par Grandville. --
Paris : Fournier, 1840. -- S. 188 - 190


Abb.: Les révérends pères - die ehrwürdigen Väter  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>:   Les révérends pères - die ehrwürdigen Väter. -- Dècembre 1819. -- Air : Bonjour, mon ami Vincent.

Hommes noirs, d'où sortez-vous?
Nous sortons de dessous terre.
Moitié renards, moitié loups,
Notre règle est un mystère.
Nous sommes fils de Loyola ;
Vous savez pourquoi l'on nous exila.
Nous rentrons ; songez à vous taire !
Et que vos enfants suivent nos leçons.
C'est nous qui fessons,
Et qui refessons
Les jolis petits, les jolis garçons.

Un pape nous abolit;
Il mourut dans les coliques.
Un pape nous rétablit ;
Nous en ferons des reliques.
Confessons, pour être absolus :
Henri-Quatre est mort, qu'on n'en parle plus.
Vivent les rois bons catholiques !
Pour Ferdinand-Sept nous nous prononçons.
Et puis nous fessons,
Et nous refessons ,
Les jolis petits, les jolis garçons.

Par le grand homme du jour
Nos maisons sont protégées.
Oui, d'un baptême de cour
Voyez en nous les dragées.
Le favori, par tant d'égards,
Espère acquérir de pieux mouchards.
Encor quelques lois de changées,
Et, pour le sauver, nous le renversons.
Et puis nous fessons,
Et nous refessons
Les jolis petits, les jolis garçons.

Si tout ne changeait dans peu,
Si l'on croyait la canaille,
La Charte serait de feu,
Et le monarque de paille.
Nous avons le secret d'en haut :
La Charte de paille est ce qu'il nous faut.
C'est litière pour la prêtraille ;
Elle aura la dîme, et nous les moissons.
Et puis nous fessons,
Et nous refessons
Les jolis petits, les jolis garçons.

Du fond d'un certain palais
Nous dirigeons nos attaques.
Les moines sont nos valets :
On a refait leurs casaques.
Les missionnaires sont tous
Commis voyageurs trafiquant pour nous.
Les capucins sont nos cosaques :
A prendre Paris nous les exerçons.
Et puis nous fessons,
Et nous refessons
Les jolis petits, les jolis garçons.

Enfin reconnaissez-nous
Aux âmes déjà séduites.
Escobar va sous nos coups
Voir vos écoles détruites.
Au pape rendez tous ses droits ;
Léguez-nous vos biens, et portez nos croix.
Nous sommes, nous sommes jésuites ;
Français, tremblez tous : nous vous bénissons !
Et puis nous fessons,
Et nous refessons
Les jolis petits, les jolis garçons.

Abb. und Text: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Oeuvres complètes illustrées par Grandville. --
Paris : Fournier, 1840. -- S. 202 - 203


Abb.: Der liebe Gott  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: Le bon Dieu = Der liebe Gott. --  Melodie: Tout le long de la rivière

Un jour, le bon Dieu s'éveillant
Fut pour nous assez bienveillant;
Il met le nez à la fenêtre :
«Leur planète a péri peut-être.»
Dieu dit, et l'aperçoit bien loin
Qui tourne dans un petit coin.
Si je conçois comment on s'y comporte,
Je veux bien, dit-il, que le diable m'emporte,
Je veux bien que le diable m'emporte.

Blancs ou noirs, gelés ou rôtis,
Mortels, que j'ai faits si petits,
Dit le bon Dieu d'un air paterne;
On prétend que je vous gouverne
Mais vous devez voir, Dieu merci,
Que j'ai des ministres aussi.
Si je n'en mets deux ou trois à la porte,
Je veux, mes enfants, que le diable m'emporte,
 Je veux bien que le diable m'emporte.

Pour vivre en paix, vous ai-je en vain
Donné des filles et du vin?
A ma barbe, quoi ! des pygmées,
M'appelant le Dieu des armées,
Osent, en invoquant mon nom,
Vous tirer des coups de canon !
Si j'ai jamais conduit une cohorte,
 Je veux, mes enfants, que le diable m'emporte,
Je veux bien que le diable m'emporte.

Que font ces nains si bien parés
Sur des trônes à clous dorés?
Le front huilé, l'humeur altière,
Ces chefs de votre fourmilière
Disent que j'ai béni leurs droits,
Et que par ma grâce ils sont rois.
 Si c'est par moi qu'ils règnent de la sorte,
Je veux, mes enfants, que le diable m'emporte,
 Je veux bien que le diable m'emporte.

Je nourris d'autres nains tout noirs
Dont mon nez craint les encensoirs.
Ils font de la vie un carême,
En mon nom lancent l'anathème,
Dans des sermons fort beaux, ma foi,
Mais qui sont de l'hébreu pour moi.
Si je crois rien de ce qu'on y rapporte,
 Je veux, mes enfants, que le diable m'emporte,
 Je veux bien que le diable m'emporte.

Enfants, ne m'en veuillez donc plus :
Les bons cœurs seront mes élus.
Sans que pour cela je vous noie,
Faites l'amour, vivez en joie;
Narguez vos grands et vos cafards.
Adieu, car je crains les mouchards.
A ces gens-là si j'ouvre un jour ma porte,
 Je veux, mes enfants, que le diable m'emporte,
 Je veux bien que le diable m'emporte.

Gottvater hatte mal bei Nacht
Wohlwollend auch an uns gedacht.
Gleich morgens schien es ihm vonnöten,
Zu spähn nach unserem Planeten.
Vielleicht, dass er schon längst zerstob? -
Nein, er rotierte noch, gottlob!
Doch plötzlich rief er: Hab ich das befohlen,
 Was ihr da tut? - Der Teufel sollt mich holen!
Jawohl, der Satan sollt mich holen!

Ihr Zwerge, schwarz und braun und weiß,
In Tropenglut, in Schnee und Eis!
Schalt er mit zürnender Gebärde.
Wer sagt denn, ich regier die Erde?
Längst sollt es wissen alle Welt:
Minister sind dazu bestellt!
Mach ich nicht heut gleich unter ihren Sohlen
Gewaltigen Dampf - soll mich der Teufel holen!
Jawohl, soll mich der Satan holen!

Könnt Frieden nicht auf Erden sein?
Wozu schuf Mädchen ich und Wein? -
Bei meinem Bart! Die Wichte machten
Mich gar zum Lenker ihrer Schlachten!
„Mit Gott" protzt man Kanonen ab,
Befördert sich ins Massengrab!
Hätt ich geschossen je nur mit Pistolen
 Als Zivilist - sollt mich der Teufel holen!
Jawohl, sollt mich der Satan holen!

Die Knirpse da auf goldnem Thron,
Den Kopf bestülpt mit einer Krön',
Die Stirn gesalbt, die Brust voll Orden,
Blähn sich als Herrn der Arbeitshorden.
Die Lügner reden allen ein,
Dass sie von Gottes Gnaden sei'n!
Hätt ich Regenten solcher Art empfohlen
Dem Erdenvolk, sollt mich der Teufel holen!
Jawohl, sollt mich der Satan holen !

Noch schlimmer lästern mich fürwahr
Die Weihrauchstänker im Talar!
Wer nicht wie sie sich will kasteien,
Den zwingt ihr Bannfluch, zu bereuen.
Was sie da schwätzen von Moral,
Ist mir zu dumm und trivial.
Glaub ich ein Wort von ihren Heilsidolen,
Dann soll mich selber gleich der Teufel holen!
Jawohl, soll mich der Satan holen!

Lasst mich mit all dem Kram in Ruh!
Euch Guten aber ruf ich zu:
Lebt, liebt und lacht! Ich schick zur Strafe
Euch keine Sündflut drum, ihr Schafe!
Doch seht euch vor den Spitzeln vor!
Adieu! Grad pocht solch Schuft am Tor! -
Und sag ich dem nicht gleich: Bleib mir gestohlen!
Für dich, du Lump, nur glühendheiße Kohlen 1 -
Dann soll mich selbst der Satan holen!

Text und Deutsche Übersetzung von Martin Remané. -- In: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Lieb war der König, oh-la-la! : satirische und patriotische Chansons / von Pierre-Jean de Béranger. Übertr. von Martin Remané. -- Berlin : Rütten und Loening, 1981. -- 267 S. : Ill.  -- S. 130 - 133


Abb.: Le bon pape - der gute Papst  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: Le bon pape = Der gute Papst


Abb.: Melodie zu "Der gute Papst"

Mêlant la Fable et l'Ecriture,
Jadis un malin troubadour
D'un pape traça la peinture
Qu'en me signant je mets au jour.
Ce pontife à sa chambrière Disait:
Quel bon lit d'édredon!
Ma dondon,
Riez donc,
Sautez donc.
J'ai tout ce qu'exige saint Pierre.
Oui, de Cythère vieux routier,
Je suis entier.  (4 fois)

Je suis entier de caractère,
Pour mieux prouver aux novateurs
Que tout doit obéir sur terre
Au serviteur des serviteurs.
Du haut du trône où je me carre,
Du ciel je tire le cordon.
Ma dondon,
Riez donc,
Sautez donc.
Convenez que sous la tiare
 Les amours ont un air altier.
Je suis entier.

Les pauvres peuples ne sont guère
Qu'un ban d'esclaves abrutis,
Où discorde, ignorance et guerre
Recrutent pour tous les partis.
Quand sur eux le mal s'accumule,
De tous les biens Dieu me fait don.
Ma dondon,
Riez donc,
Sautez donc.
Vénus met le pied dans ma mule,
Bacchus remplit mon bénitier.
Je suis entier.

Que sont les rois? de sots bélîtres,
Ou des brigands qui, gros d'orgueil,
Donnant leurs crimes pour des titres,
Entre eux se poussent au cercueil.
A prix d'or je puis les absoudre,
Ou changer leur sceptre en bourdon.
Ma dondon,
Riez donc,
Sautez donc.
Regardez-moi lancer la foudre;
Jupin m'a fait son héritier.
Je suis entier.

Ce vieux conte, peu charitable,
Au bon pape fait dire enfin :
Quittons les amours pour la table ;
Je crains que le monde n'ait faim.
Saint Pierre, dans un cas terrible,
A rengainé son espadon.
Ma dondon,
Riez donc,
Sautez donc.
Moi, je cesse d'être infaillible,
D'Hercule j'ai fait le métier.
Je suis entier.

Auf Grund von Mythen und der Bibel
Verspottete ein Troubadour
Einst einen Papst, und zwar recht übel.
Les ich's, bekreuzige ich mich nur.
Zur Magd sprach da der Hochverehrte:
Komm, sieh mein prächtiges Daunenbett!
Kind, sei nett!
Lach und sing,
Tanz und spring!
Sankt Peter Dank, der mir's bescherte!
Ich bin als Buhler - sieh mich an -
Ein ganzer Mann!

Auch mein Charakter ist vollkommen.
Ich zeig's den Neuerern von heut!
Im Himmel werden aufgenommen
Nur Diener meiner Heiligkeit,
Ein Warnsignal von meinem
Throne Verschließt das Paradies geschwind.
Dickes Kind,
Lach und sing,
Tanz und spring!
Ich bin - der stets kraft seiner Krone
Auch Sünder heilig sprechen kann -
Ein ganzer Mann!

Die dummen Völker sind noch immer
Nur Sklaven meiner Klerisei.
Neid, Hass und Krieg macht sie noch dümmer,
Blind folgt man jeglicher Partei
Und würgt die Not sie ohne Gnade,
Bin ich's, der doppelt dran gewinnt!
Dickes Kind,
Lach und sing,
Tanz und spring !
Ich bin, wo Venus auf dem Pfade,
Wo man mit Bacchus schwelgen kann,
Ein ganzer Mann!

Was sind schon Könige! -
Eitle Narren Und Bettler!
Mancher gar ein Schuft!
Um Gold und Titel einzuscharren,
Befördern sie sich in die Gruft.
In höchster Not bin ich ihr Retter,
Geb Ablass für die größte Sünd!
Dickes Kind,
Lach und sing,
Tanz und spring!
Ich bin ein Sohn des Herrn der Götter!
Sieh, wie der Blitzstrahl trifft mein Bann!
Ein ganzer Mann!

Dies Spottgedicht hat tief getroffen
Den guten Papst, so dass er sprach:
Genug gefressen und gesoffen!
Sonst macht's mir alle Welt noch nach!
Wie Petrus in die Scheide schieben
Muss ich mein Schwert! -
Genug geminnt!
Dickes Kind,
Lach und sing,
Tanz und spring!
Bin nicht unfehlbar mehr im Lieben,
Und ging wie Herkules einst ran,
Als ganzer Mann!

Text und Deutsche Übersetzung von Martin Remané. -- In: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Lieb war der König, oh-la-la! : satirische und patriotische Chansons / von Pierre-Jean de Béranger. Übertr. von Martin Remané. -- Berlin : Rütten und Loening, 1981. -- 267 S. : Ill.  -- S. 156 - 159


Abb.: Le fils du pape - der Sohn des Papstes  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: Le fils du pape - der Sohn des Papstes. -- Melodie: Lison dormait dans la prairie

Ma mère, quittez la besace ;
Le pape avec vous a couché:
Je cours lui rappeler en face
Qu'il fut un moine débauché.
Quoique soldat, il va, j'espère,
Me créer cardinal-neveu.

Ah ! ventrebleu !
Ah ! sacrebleu!
Saint-père, au moins soyez bon père ;
Ah! ventrebleu!
Ah! sacrebleu!
Ou je f ... le saint-siége au feu.

Au sacré collège je frappe;
Vient un cou tors : Allons, cagot,
Par mon sabre! va dire au pape
Que je suis le fils de Margot.
Dis que Margot fut sa commère;
Que moi d'être saint j'ai fait vœu.

Ah ! ventrebleu !
Ah ! sacrebleu !
Saint-père, au moins soyez bon père;
Ah ! ventrebleu !
Ah ! sacrebleu !
Ou je f ... le saint-siége au feu.

J'entre en faisant trois révérences ;
Sa Sainteté bâillait d'ennui.
Mon fils, veux-tu des indulgences?
Non, dis-je, on s'en passe aujourd'hui.
J'ai, si j'en crois Margot ma mère,
Vos goûts, votre nez, votre œil bleu.

Ah! ventrebleu!
Ah! sacrebleu!
Saint-père, au moins soyez bon père;
Ah! ventrebleu!
Ah! sacrebleu!
Ou je f... le saint-siége au feu.

Quand mes trois sœurs, vos pauvres filles,
Le soir, pour avoir un jupon,
Vendent le plaisir en guenilles,
Au diable votre âme en répond.
Le diable vous sert de compère ;
Ayez donc l'air d'y croire un peu.

Ah! ventrebleu!
Ah! sacrebleu!
Saint-père, au moins soyez bon père ;
Ah! ventrebleu!
Ah! sacrebleu!
Ou je f... le saint-siége au feu.

Il me répond : Dieu nous afflige ;
Nous sommes pauvres, mon cher fils.
Mais du purgatoire, lui dis-je,
Où passent donc tous les profits?
Donnez-moi les os de saint Pierre,
Que je les vende à quelque Hébreu.

Ah! ventrebleu!
Ah! sacrebleu!
Saint-père, au moins soyez bon père;
Ah! ventrebleu!
Ah! sacrebleu!
Ou je f ... le saint-siége au feu.

Mon fils, que le diable t'emporte!
Prends ces mille écus, et va-t'en.
C'est bien peu, dis-je; mais qu'importe!
Dans huit jours j'en viens prendre autant!
Tant de sots font encor sur terre
Boullir votre vieux pot-au-feu!

Ah ! ventrebleu !
Ah ! sacrebleu !
Saint-père, au moins soyez bon père;
Ah ! ventrebleu !
Ah ! sacrebleu !
Ou je f ... le saint-siége au feu.

Adieu, Margot fera ripaille;
Mes sœurs seront morceaux de roi.
Quoique j'abhorre la prêtraille,
D'un chapeau rouge affublez-moi.
De me transmettre votre chaire,
Bon homme, occupez-vous un peu.

Ah ! ventrebleu !
Ah ! sacrebleu !
Saint-père, au moins soyez bon père;
Ah ! ventrebleu !
Ah ! sacrebleu !
Ou je f ... le saint-siége au feu.

Mutter, lass Betteln und Borgen!
Der Papst hat geschlafen mit dir!
Zur Rede stell ich ihn morgen,
Der Lüstling soll zahlen dafür!
Zum Kardinal werd ohn' Zweifel
Ich armer Soldat ernannt!

Zeigt er sich nicht,
Wie's seine Pflicht,
Als guter Vater - beim Teufel! -
Dann hilft ihm kein Gott,
Ich steck - sapperlot! -
Den Heiligen Stuhl in Brand!

Ans Tor des Palasts werd ich schlagen
Und brüllen: Mach auf, Kujon!
Bei meinem Säbel! geh sagen:
Hier draußen steht Margots Sohn!
Ein Märtyrer bin ich, ohn' Zweifel,
Dem Papst nicht unbekannt!

Zeigt er sich nicht,
Wie's seine Pflicht,
Als guter Vater - beim Teufel! -
Dann hilft ihm kein Gott,
Ich steck - sapperlot! -
Den Heiligen Stuhl in Brand!

Hin knie ich mit Widerstreben.
Seine Heiligkeit gähnt und spricht:
Mein Sohn, soll ich Ablass dir geben?
Nein, sag ich, den brauche ich nicht!
Denn Mutter hat recht, ohn' Zweifel,
Man sieht's, wir sind blutsverwandt!

Zeigt Ihr Euch nicht,
Wie's Eure Pflicht,
Als guter Vater - beim Teufel! -
Dann hilft Euch kein Gott.
Ich steck - sapperlot! -
Den Heiligen Stuhl in Brand!

Meine Schwestern, werde ich sagen,
Die auch alle drei von Euch,
Sind elende Hürchen und tragen
Nur Fetzen! Ist Euch das gleich?
Ihr treibt's mit dem Satan, ohn' Zweifel!
Auch ich bin zu allem imstand!

Zeigt Ihr Euch nicht,
Wie's Eure Pflicht,
Als guter Vater - beim Teufel! -
Dann hilft Euch kein Gott,
Ich steck - sapperlot! -
Den Heiligen Stuhl in Brand!

Sagt er: Du verkennst meine Kräfte,
Gott weiß, wie arm ich bin ...
Sag ich: Und die Ablassgeschäfte?
Wo bleibt der ganze Gewinn?
Reliquienschacher - ohn' Zweifel -
Bringt gleichfalls ein allerhand!

Zeigt Ihr Euch nicht,
Wie's Eure Pflicht,
Als guter Vater - beim Teufel! -
Dann hilft Euch kein Gott,
Ich steck - sapperlot! -
Den Heiligen Stuhl in Brand!

Gibt er mir hundert Dukaten,
Und weist er mir wütend die Tür,
Dann sag ich: So schnell wie's verbraten,
So schnell bin ich wieder hier!
Dummköpfe füll'n ohne Zweifel
Den Topf Euch neu bis zum Rand!

Zeigt Ihr Euch nicht,
Wie's Eure Pflicht,
Als guter Vater - beim Teufel! -
Dann hilft Euch kein Gott,
Ich steck - sapperlot! -
Den Heiligen Stuhl in Brand!

Adieu, sag ich dann, schickt dem König
Die Schwestern! Er braucht frisches Blut!
Ich selbst halt von Pfaffen zwar wenig,
Doch gebt mir den roten Hut!
Beeilt Euch! Sonst bringt mich der Zweifel
An Euch noch aus Rand und Band!

Zeigt Ihr Euch nicht,
Wie's Eure Pflicht,
Als guter Vater - beim Teufel! -
Dann hilft Euch kein Gott,
Ich steck - sapperlot! -
Den Heiligen Stuhl in Brand!

Text und Deutsche Übersetzung von Martin Remané. -- In: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Lieb war der König, oh-la-la! : satirische und patriotische Chansons / von Pierre-Jean de Béranger. Übertr. von Martin Remané. -- Berlin : Rütten und Loening, 1981. -- 267 S. : Ill.  -- S. 160 - 165


Abb.: Der Tod des Teufels  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: La mort du diable = Der Tod des Teufels. Melodie: Air du Vilain

Du miracle que je retrace
Dans ce récit des plus succincts,
Rendez gloire au grand saint Ignace,
Patron de tous nos petits saints.
Par un tour qui serait infâme
Si les saints pouvaient avoir tort,
Au diable il a fait rendre l'âme. (bis)
Le diable est mort, le diable est mort. (ter)

Satan, l'ayant surpris à table,
Lui dit: Trinquons, ou sois honni.
L'autre accepte, mais verse au diable,
Dans son vin, un poison béni.
Satan boit, et, pris de colique,
Il jure, il grimace, il se tord ;
Il crève comme un hérétique.
Le diable est mort, le diable est mort.

Il est mort! disent tous les moines;
On n'achètera plus d'agnus.
Il est mort! disent les chanoines;
On ne paiera plus â'oremus.
Au conclave on se désespère:
Adieu puissance et coffre-fort!
Nous avons perdu notre père.
Le diable est mort, le diable est mort.

L'amour sert bien moins que la crainte;
Elle nous comblait de ses dons.
L'intolérance est presque éteinte;
Qui rallumera ses brandons?
A notre joug si l'homme échappe,
La vérité luira d'abord :
Dieu sera plus grand que le pape.
Le diable est mort, le diable est mort.

Ignace accourt:
Que l'on me donne,
Leur dit-il, sa place et ses droits.
Il n'épouvantait plus personne ;
Je ferai trembler jusqu'aux rois.
Vols, massacres, guerres ou pestes,
M'enrichiront du sud au nord.
Dieu ne vivra que de mes restes.
Le diable est mort, le diable est mort.

Tous de s'écrier : Ah ! brave homme !
Nous te bénissons dans ton fiel.
Soudain son ordre, appui de Rome,
Voit sa robe effrayer le ciel.
Un chœur d'anges, l'âme contrite,
Dit: Des humains plaignons le sort;
De l'enfer saint Ignace hérite.
Le diable est mort, le diable est mort.

Ja, ein Wunder ist's, keine Märe,
Was hier in Kürze wird erzählt.
Sankt Ignaz gereicht es zur Ehre,
Den zum Patron unsre Priester erwählt.
Als einem Heiligen wird ihm vergeben,
Selbst wenn er brach das fünfte Gebot,
Als er den Teufel brachte ums Leben.
Halleluja! Der Teufel ist tot!

Satan suchte ihn heim beim Essen.
„Saufe!" rief er, „sonst wirst du's bereu'n."
„Gut", sprach Ignaz und warf ihm indessen
Heimlich geweihtes Gift in den Wein.
Satan schrie auf, kaum dass er's getrunken,
Wand sich wie Ketzer in Todesnot,
Bis er verreckt war und umgesunken.
Halleluja! Der Teufel ist tot!

Weinend sagten die Kuttenbrüder:
„Wer kauft ein Heiligenbild uns noch ab?
Wer zahlt für Bittgesänge je wieder?
Morgen gehn wir am Bettelstab!" -
Ganz verzweifelt war das Konklave:
Ach, wir verloren den Vater! Bedroht
Ist unser Geldschrank! Singt ihm eine Ave!
Unser guter Teufel ist tot!

Furcht vor der Hölle nur bringt uns Pfründen!
Liebe zu Gott kennt keinerlei Reu ...
Intoleranz wird auf Erden verschwinden!
Wer entfacht ihre Fackel jetzt neu?
Wenn uns die Menschen nicht mehr respektieren,
Leuchtet der Wahrheit Morgenrot!
Nicht mehr der Papst, Gott selbst wird regieren !
Unser guter Teufel ist tot!"

Da sprach Ignaz: „An des Teufels Stelle
Tret ich von nun an selber! - Fürwahr
Wen erschreckt denn noch heut seine Hölle?
Ich - mache Könige zittern sogar!
Raub, Gemetzel, Kriege und Seuchen
Bringen mir Geld! So bleibt für Gott
Wenig Gewinn noch einzustreichen!
Halleluja! Der Teufel ist tot!"

„Bravo!" brüllte wie toll geworden
Das Konklave, „dein Hass sei gelobt!"
Rom stimmte zu, Ignaz und sein Orden
Sind nun als Meister der Schrecken erprobt.
Selbst die Engel im Himmel verzweifeln
Und beklagen der Menschen Not:
„Gott, bewahr uns vor diesen Teufeln!
Ach, der gute Teufel ist tot!"

Text und Deutsche Übersetzung von Martin Remané. -- In: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Lieb war der König, oh-la-la! : satirische und patriotische Chansons / von Pierre-Jean de Béranger. Übertr. von Martin Remané. -- Berlin : Rütten und Loening, 1981. -- 267 S. : Ill.  -- S. 184 - 187


Abb.: Les reliques - die Reliquien  / von Grandville (1803 - 1847). -- In:  Oeuvres complétes de P. de Béranger. -- 1835

Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: LES RELIQUES. -- Air : Donnez - vous la peina d'attendre.

D'un saint de paroisse en crédit,
Seul un soir je baisais la châsse.
Vient un bon vieillard qui me dit :
Veux-tu qu'il parle ? Oh ! oui, de grâce,
Gui, dis-je, et me voilà béant ;
Voilà qu'il fait des croix magiques ;
Voilà le saint sur son séant,
Qui dit d'un ton de mécréant :
« Dévots, baisez donc mes reliques ;
« Baisez, baisez donc mes reliques. »

Il rit, ce squelette incivil,
Il rit à s'en tenir les côtes.
« Depuis huit siècles, poursuit-il,
« Je grille en enfer pour mes fautes ;
« Mais un prêtre au nez bourgeonné,
« Pour mieux dîmer sur ses pratiques,
« Par un tour bien imaginé,
« Fit un saint des os d'un damné.
» Dévots, baisez donc mes reliques ;
« Baisez, baisez donc mes reliques.

« De mon temps je fus bateleur,
« Ribaud, filou, témoin à gage.
« Puis en grand m'étant fait voleur,
« J'eus d'un baron mœurs et langage.
« De leurs châsses, dans mes larcins,
« J'ai dépouillé des basiliques.
« Au feu j'ai jeté de bons saints.
« Du ciel admirez les desseins.
• Dévots, baisez donc mes reliques ;
« Baisez, baisez donc mes reliques.

« Baisez sous ce dais de velours,
« La sainte qu'on priera dimanche.
« C'est une Juive, mes amours,
« Dont l'œil fut noir et la peau blanche.
« Grâce à ses charmes réprouvés,
« Dix prélats sont morts hérétiques,
« Vingt moines sont morts énervés.
« Trouvez mieux si vous le pouvez.
« Dévots, baisez donc ses reliques;
« Baisez, baisez donc ses reliques.

« Près d'elle est un vieux crâne étroit ;
« Baisez ce saint d'une autre espèce.
« Jadis de larron maladroit,
« Il devint bourreau plein d'adresse.
« Nos rois, pour se bien divertir,
« L'occupaient aux fêtes publiques.
« Hélas ! je lui dois, sans mentir,
« L'honneur de passer pour martyr.
« Dévots, baisez donc ses reliques;
« Baisez, baisez donc ses reliques.

« Sous les noms de pieux patrons,
« Ainsi nos corps, mis en spectacle,
« Font pleuvoir l'argent dans les troncs ;
« C'est là notre plus grand miracle.
« Mais du diable j'entends le cor,
« Bonsoir, messieurs les catholiques. »
Il se recouche, et vole encor
Sur l'autel un crucifix d'or.
Dévots, baisez donc des reliques !
Baisez, baisez donc des reliques !

Ein Nekromant stand am Alter;
Er sah mich die Gebeine küssen
Des Heil'gen, dessen Fest es war;
Und sprach: "Der wird uns beichten müssen."
Kaum hatt' er auch mit leisem Ton
Die Zauberformel ausgesprochen,
Der Heil'ge sitzt auf und ruft uns schon
Mit gotteslästerlichem Hohn:
"Ihr Frommen, küsst nur meine Knochen!
Ja küsst, ja küsst nur meine Knochen!"

Und wiehernd lacht nun das Skelett
Und schreit uns gellend in die Ohren:
"Schon tausend Jahr' auf glühndem Bett
Muss ich für meine Sünden schmoren;
Doch hat ein wanstig Priesterlein
Den Heiligen in mir gerochen!
Ich bring' ihm aber tüchtig ein,
Er kann mit mir zufrieden sein.
Ihr Frommen, küsst nur meine Knochen!
Ja küsst, ja küsst nur meine Knochen!

Ich war ein Bettler, Gauner, Dieb,
Sprach falsches Zeugnis auf Begehren;
Darauf als Straßenräuber trieb
Ich's ritterlich und kam zu Ehren.
Ich hab auf einer Burg gewohnt,
Bin oft in Kirchen eingebrochen,
Hab' guter Heil'gen nicht geschont;
Ihr seht, wie mir der Himmel lohnt.
Ihr Frommen, küsst nur meine Knochen!
Ja küsst, ja küsst nur meine Knochen!

Küsst auch den Schädel dort, doch hat's
Bis morgen Zeit, an ihrem Feste;
Von einer Jüdin, meinem Schatz,
Sind diese heil'gen Überreste.
Sie hat die Hölle gut bedacht,
Auf sie mag Luzifer wohl pochen;
Zu straucheln hat ihr Reiz gebracht
Von Mönchen eine ganze Tracht.
Ihr Frommen, küsst nur meine Knochen!
Ja küsst, ja küsst nur meine Knochen!

Dort wird ein Heil'ger andrer Art,
Ein Schädel, wie von keinem Denker,
In goldnem Schrein wohl aufbewahrt;
Erst dummer Dieb, dann witz'ger Henker.
Sein Werk trieb er zur höchsten Lust
Des Hofs bei festlichen Epochen;
Wir beide haben dran gemusst,
Zu welcher Ehr', ist euch bewusst.
Ihr Frommen, küsst nur meine Knochen!
Ja küsst, ja küsst nur meine Knochen!

Doch, wenn die Pfaffen ausgestellt
Zur frommen Schau den morschen Plunder,
So regnet's in den Kasten Geld,
Das ist das Wunder aller Wunder!
Des Teufels Horn! bei meiner Six! —
Adieu! wir werden unterbrochen."
Sich niederlegend stiehlt er fix
Noch vom Altar das Kruzifix. —
Ihr Frommen, küsst nur seine Knochen!
Ja küsst, ja küsst nur seine Knochen!"

Abb. und Text: Béranger, Pierre-Jean de  <1780 - 1857>: Oeuvres complètes illustrées par Grandville. --
Paris : Fournier, 1840. -- S. 403 - 404. -- Deutsche Übersetzung von Adelbert von Chamisso (1781-1838). -- 1838

Anhang: Pierre-Jean de Béranger <1780 - 1857>: Hirtenbrief der Generalvikare von Paris. -- März 1817. -- Übersetzt von Adelbert von Chamisso (1781-1838. -- 1838

Hört für diese Fastenzeit
Unsern Hirtenbrief ihr Brüder;
Hört ihn an mit Frömmigkeit,
Nehmt und lest, und lest ihn wieder.
Wird das Meisterstück verlacht,
Hat's Rousseau so weit gebracht;
Pfeift es aus der Übermut,
Ist's Voltaire, der solches tut,

Denn Jean Jacques und Arouet
Sind an allem schuld gewesen;
Satan fluchte früh und spät,
Satan hatte sie gelesen;
Mutter Evas Apfelbiss
Kommt von Rousseau ganz gewiss;
Aber Kains Missetat
War die Frucht von Voltaires Saat.

Weil der Presse Unfug groß
Dazumal in Noahs Tagen,
Ließ der Herr die Wasser los,
Länger konnt' er's nicht ertragen;
Riss ihm endlich die Geduld,
Trägt Rousseau allein die Schuld,
Bricht die zweite Sündflut ein,
Trägt die Schuld Voltaire allein.

Ärger, als sie damals war,
Ist die Welt und wird noch böser.
Dies verruchte Ketzerpaar
Streitet wider den Erlöser;
Satans linke Hand allstund
Ist Rousseau, der Höllenhund,
Aber seine rechte Hand
Ist Voltaire, der Höllenbrand.

Gleich in Fesseln ward das Kind
Sonst gelegt, als es geboren,
Dass es lerne, Menschen sind,
Sklav' zu werden auserkoren;
Lässt man's jetzt so fessellos,
Liegt die Schuld an Rousseau bloß;
Gibt Vernunft ihm ihren Schein,
Hat Voltaire die Schuld allein.

Ultra-Volksvertreter sind
Jakobiner gleich zuzeiten,
Schwatzen, schwatzen in den Wind
So von Freiheit als Freiheiten;
Wer die neue Larve nimmt,
Borgt sie von Rousseau bestimmt;
Legt er sie vergeblich an,
Hat's ihm Voltaire angetan.

Wenn Lafitte auch laut verschreit
Des Budgets enorme Zahlen,
Gute Leute, seid bereit,
Doch am Ende zu bezahlen;
Wenn es viel euch dünken sollt',
Hat Rousseau es so gewollt;
Wenn es jährlich sich vermehrt,
Hat Voltaire es so begehrt.

Während man behalten will,
Was der Kirche ward genommen,
Mühen wir uns emsig still,
Wieder in Besitz zu kommen.
Mit den Forsten hält es schwer,
Und das rührt vom Rousseau her;
Nicht ein Holzstoß, nicht ein Scheit!
Voltaire bringt es noch so weit.

Büßet denn, ihr Sünder da,
Oder fürchtet unsre Rache!
Duldsamkeit, das wisst ihr ja,
Ist nicht eben unsre Sache;
Gebet Gott, was ihm gebührt;
Doch Rousseau hat euch verführt;
Ach, die leid'ge Neurungssucht!
Die ist Voltaires arge Frucht.

Deshalb, lieben Brüder, hat
Gott erlaubt, euch zu erlauben
Harte Eier zum Salat;
Wollt ihr noch gebratne Tauben!
Schmecken nicht mehr Rüb' und Kohl,
So versucht euch Rousseau wohl;
Wollt ihr Speck noch eingebrockt,
Ist's Voltaire, der euch verlockt.



Abb.: Der Esel mit den Reliquien  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Fables de Lafontaine. -- 1838



Abb.. Der Götze  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Robinson Crusoe de Daniel De Foe. -- 1840



Abb.: Der Fuchs bei der Predigt  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Fables de Florian. -- 1842



Abb.: Eine alte Jungfer bemerkte bei mir eine gewisse Vorliebe für die Bibel des Pfarrers  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Scénes de la Vie privée et publique des Animaux. -- 1842



Abb.: Erhebe dich und folge mir! sprach die erste Stimme, ohne Zweifel die meines bösen Genius  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Scénes de la Vie privée et publique des Animaux. -- 1842



Abb.: Wir empfingen den Ehesegen vom Hochwürdigen Herrn Pater Kormoran  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Scénes de la Vie privée et publique des Animaux. -- 1842



Abb.: Wenn der Teufel alt wird, wird er Mönch  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Cent Proverbes. -- 1844



Abb.: Töricht das Schaf, das beim Wolf beichten geht  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Scénes de la Vie privée et publique des Animaux. -- 1842



Abb.: Hinter dem Kreuz steckt oft der Teufel  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Scénes de la Vie privée et publique des Animaux. -- 1842



Abb.: Die Wahrheit ist eine Keule, die alle erschlägt  / von Grandville (1803 - 1847). -- In: Scénes de la Vie privée et publique des Animaux. -- 1842


Zu: Antiklerikale Karikaturen und Satiren XX: Gustave Doré (1832 - 1883)

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